Le chant des Canuts

Publié le par Sophie BOUDAREL

 « Lyon, 1830. Julien, jeune chef d'atelier, a reçu en héritage de son père deux métiers à tisser, la passion de son travail et le goût des belles soieries. Dans l'atmosphère bruyante et colorée de la Croix-Rousse, le tissage de la soie est beaucoup plus qu'une technique : c'est un art. Mais la situation économique dans la soierie se dégrade. Les relations entre fabricants, marchands et ouvriers tisseurs se durcissent. C'est le début de la " révolte des Canuts ", dans laquelle vont s'impliquer Julien et d'autres chefs d'atelier dès octobre 1831. » 

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Placés sous le joug des négociants qui fixent les prix du travail, les ouvriers tisseurs ont de plus en plus de mal à vivre de leur travail. Regroupés au sein d’une mutuelle, ils réclament auprès du préfet du Rhône, Louis BOUVIER-DUMOLART, la fixation d’un prix minimum. 104 négociants refusent d’appliquer ce tarif, ce qui aura pour conséquence la première révolte de 1831. Après avoir mis en déroute la garde nationale, les canuts s’emparent de l’hôtel de ville.

 

A Paris, c’est la consternation et l’émoi. Le 25 novembre, Casimir PERIER annonce que le duc d'Orléans, fils aîné du roi, et le maréchal Soult, ministre de la Guerre, se mettent à la tête d'une armée de 20 000 hommes pour reconquérir Lyon. Le 3 décembre Lyon est repris aux insurgés et le tarif est annulé.
En 1834, la chambre des Pairs envisage de durcir une loi soumettant à autorisation du gouvernement toute association de plus de 20 personnes. Un amalgame est alors créé entre les associations politiques qui sont visées par ce texte et les associations mutuelles ouvrières auxquelles sont très attachés les canuts Lyonnais. Des milliers d’ouvriers descendent dans les rues. L'armée occupe la ville et les ponts. La garde nationale tire sur une foule désarmée. Aussitôt, les rues se couvrent de barricades et les ouvriers se barricadent dans les quartiers en en faisant de véritables camps retranchés.
Au bout d’une semaine, l’armée reconquiert progressivement la ville. Les combats auront fait plus de 600 victimes. 10 000 insurgés seront fait prisonniers, jugés à Paris puis condamnés au bagne.
 
 
Louis MURON dresse ici un portrait poignant des conditions de travail et de vie des soyeux lyonnais. Son héros, Julien, nous sert de fil rouge entre l’Histoire de cette révolte qui serait à l’origine des révoltes ouvrières du 19e siècle et l’histoire des canuts, nous faisant entendre encore le bistanclaque des machines.
 
 
Louis MURON, Le chant des Canuts, Presses de la Cité.
 
 
 
Pour aller plus loin :
 
Métiers d’autrefois : la soie et les canuts

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Nos ancêtres vies et métiers, n°28
Métiers de la Soie 15e – 19e siècles






Publié dans Le coin lecture

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